Parc du Palais de Renzis
Via F. de Renzis 32, Montanaro di Francolise (CE)
Le
château de Montanaro, situé sur une plaisante
colline, est propriété de la famille de
Renzis depuis 1589, quand à la riche famille d’origine
romaine (descendante de Cola di Rienzo, le malchanceux
tribun qui guida la révolte populaire de Rome en
1347) fut conféré le titre baronnial sur
le fief de Montanaro, acquis par Francesco Caracciolo.
A’ partir de 1875 jusqu’au début du
XXème siècle, la structure du château
fut radicalement transformée pour devenir la splendide
demeure au goût néo-médiéval
décorée par des créneaux, des fenêtres
et les armes de famille.
La résidence actuelle est le fruit d’une
reconstruction, inspirée à l’ancien
plan, réalisée après 1944 quand les
allemands en retraite minèrent et rasèrent
au sol le château. Le Parc, d’environ 80.000
mètres carrés, ne fut pas dévasté
et aujourd’hui il conserve encore l’implantation
et de nombreuses essences végétales de la
fin du XIXème siècle.
L’axe
principal du Parc est constitué d’une longue
et large allée plantée de cèdres
atlantiques du XIXème siècle. Elle relie
l’entrée principale du Palais à l’issue
du Parc sur la voie publique. Le ton militaire, inspiré
des éléments architecturaux de la demeure
est repris par une haie topiaire de buis qui rappelle
les crénelures carrées d’une tour
moyenâgeuse. De nombreux conifères de différentes
espèces font également partie du Parc originaire,
des rouvres, des lauriers, des hêtres, de belles
et rares cycas mâles et femelles, un Cyprès
de Monterey du même âge que celui du Jardin
Anglais de Caserte, des chênes, des yeuses qui,
plus en amont, forment un bois dense qui abrite les ruines
d’une petite chapelle néo-gothique. Ces arbres
centenaires et les chênes pluri-centenaires côtoient
d’autres plantes moins anciennes qui témoignent
le soin constant des propriétaires pour leur Parc.
Ainsi, dans les parterres qui entourent la maison, les
buissons de rosiers anciens se mélangent aux géraniums
et aux nombreuses variétés de fleurs. Des
glycines et des bougainvillées grimpent sur les
murs de la demeure et sur les berceaux.
Plusieurs
constructions, désormais abandonnées, visibles
dans les cours rurales situées derrière
la demeure, comme le poulailler-colombier, les vastes
espaces cultivés à oliviers, plantations
d’agrumes et pommiers, rappellent le lien entre
le beau et l’utile qui caractérise les anciennes
demeures solidement liées au terroir.
Cette
alternance d’intentions et de fonctions ne révèle
qu’un conflit apparent dans le projet d’origine
dépourvu d’un esprit unitaire qui aurait
pu être imprimé par un botaniste ou un agronome,
mais qui fait du contraste une règle conservée
avec soin encore aujourd’hui : contrôle et
discipline de l’inculte agreste, valorisation du
Parc botanique, juxtaposition des cultures et du plaisant
créent l’ambiance du Parc de Palais de Renzis,
splendide dans sa simplicité naturelle.
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